Le pays de la plénitude
1 ROIS 17,1-16
Elie et la femme de Sarepta
Nous sommes au début de l’histoire d’Elie. Elie est un prophète énergique, audacieux, engagé très fortement dans sa propre mission : Le nom Hébreu d’Elie : Eliyyahou – veut dire Yahvé est Dieu ou mon Dieu c’est Yahvé.
Sa vocation est résumée dans son nom, car dans la Bible, le nom n’est pas une simple étiquette collée sur l’extérieur de la personne. Il signifie l’identité profonde et il exprime le mystère de son être. C’est aussi ce chemin là que devra faire Elie.
« Par la vie du Seigneur, le Dieu d’Israël devant qui je me tiens, il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie sinon par la parole de ma bouche». Traduction de Chouraqui.
Elie est bien au service de Dieu, mais n’est-il pas trop devant ? Il n’a pas commencé par les formules consacrées, telles que : « La Parole du Seigneur fut adressée à… Ainsi dit le Seigneur… ou oracle de Yahvé ». Elie agit de sa propre initiative.
Dieu pourtant semble confirmer la parole d’Elie et le protéger : car cette parole provoque une sécheresse et une famine qui va durer trois ans.
Dieu lui dit : « Va d’ici et tu te tourneras pour toi vers l’Orient ». Le chemin est orienté. L’indication de la route est claire et précise. L’orient est le lieu du soleil levant, symbole du Christ : « soleil levant qui illumine ceux qui demeurent dans les ténèbres » Lc 1,78.
Dieu l’envoie au torrent duKérit pour apaiser sa soif et des corbeaux viendront le nourrir. Ces oiseaux évoquent le mélangé, l’indéterminé. Dans la mythologie biblique, le corbeau est un symbole de dualité. Il associe signification sinistre et réputation bénéfique.
Nous constatons souvent que nous avons été secourus par de « drôles d’oiseaux », des gens dont nous n’aurions jamais attendu une aide quelconque.
Si nous nous arrêtons pour relire certains événements de notre vie, nous voyons qu’elle reflète nos choix, elle a des lieux, des dates, des rencontres, des Paroles et en même temps, elle reflète les empreintes que sont les visites qui sans cesse nous préparent et nous gardent (Ps 91).
Elie est envoyé au torrent duKérit qui signifie «fracture, brèche ».
Elie est victime de la rigueur de sa propre parole, le torrent sèche parce qu’il n’y a plus de pluies. Et il n’en sortira que grâce à des oiseaux que la tradition considère comme impurs. Les corbeaux et le kérit sont les premières fissures dans le mur lisse de ses convictions.
Elie se trouve dans une situation d’impuissance, de rupture, de sécheresse intérieure. La vie nous fait traverser de nombreux moments de crise. Ils peuvent nous laisser fracturés, brisés. Mais l’Hébreu nous apprend que la racine du mot crise est en lien – en permutant les 3 lettres racines du mot - avec annoncer, porter un message. Autrement dit, la crise peut être un signe annonciateur de changement, de croissance.
L’Hébreu nous dit que cette brisure, la crise : chever signifie aussi nourriture. La crise peut ouvrir en nous des brèches, nous creuser, mais nous pouvons aussi nous en nourrir et en faire une occasion d’évolution.
Ni l’âme humaine, ni la nature ne connaissent d’évolution tranquille. Le germe doit bien déchirer son enveloppe pour atteindre la lumière. On dit dans un langage familier : on casse la graine.
L’Hébreu rapproche ces mots avec d’autres : comme canicule Charav. La crise provoque souvent une surchauffe émotionnelle.
Comme êtres humains nous avons le privilège de pouvoir choisir. Le choix est toujours là : selon le regard que nous portons sur la crise, elle peut nous dessécher et nous abîmer, ou bien sécher nos plaies et aider notre âme à cicatriser.
L’Hébreu met aussi le mot crise avec déblayer : Barach. C’est-à-dire déblayer les anciennes enveloppes, les masques, retirer les vieilles peaux, faire un grand nettoyage.
Autrement dit La crise nous situe à un carrefour : Si nous choisissons de nous en nourrir, la crise peut alors nous apporter la bonne nouvelle, celle du changement.
Elle conduit à une prise de conscience et à une connaissance de soi jusqu’alors évitées ou esquivées.
Au bout d’un certain temps, parce que le torrent du Kérit a séché, Elie doit s’exiler pour un nouveau départ, un nouvel envoi. Le verset 8 reprend le verset 2 : « Lékh : Va ! ». En Hébreu : Lékh – Lékha. Le redoublement de la racine verbale donne une grande intensité à cet envoi. Cela signifie : va, quitte, mets-toi en mouvement, va pour toi, vers toi-même. Cet Appel a aussi été adressé à Abram (Gn 12).
La fin des deux versets 2 et 8 se ressemble : « J’ai ordonné aux corbeaux – j’ai ordonné à une veuve – de te donner à manger. » Par contre le lieu change. Elie est envoyé au-delà du Jourdain, au-delà du pays. Il doit quitter la terre sainte pour une région païenne. Au pays de la reine Jézabel, l’épouse d’Achab, pays des Baals et des idoles.
Cet envoi est de nouveau une promesse de soutien. Dieu précise la destination et le moyen de subsistance qu’Il a prévu pour lui.
Elie reçoit un soutien très simple de la vie de chaque jour : manger et boire. Ce sont des besoins fondamentaux : manger, boire pour continuer le chemin, non seulement pour aller vers un nouveau lieu, mais aussi pour aller en lui-même.
Dieu lui dit : «Lève-toi et va à Sarepta et tu y demeureras». André Chouraqui traduit : « habites-là ». Autrement dit la mission d’Elie va prendre du temps. Le temps d'aller à son intériorité. Elie n’a pas encore découvert son être profond. Il utilise toute son énergie pour une activité extérieure.
Anselm Grün écrit à propos de l’histoire d’Elie : « Il est tellement accaparé par les changements et les améliorations à réaliser au-dehors, il a consacré la totalité de son zèle à vouloir tout réformer, les autres, les structures et les institutions, qu’il ne remarque même pas à quel point sa vie intérieure est distancée par cette réforme extérieure.»
Les premières paroles d’Elie sont : « le Dieu d’Israël devant qui je me tiens ». Elie se tient debout, dans la force de son nom, face à Dieu. Alors Dieu lui parle : «Va d’ici, et tu te tourneras pour toi vers l’Orient ».
C’est un premier Appel, clair, lumineux et précis qui indique, dès le début du récit, une direction, un sens. Comme si, dès le départ, tout le sens de l’Appel était concentré dans ce premier pas.
C’est un Appel où Dieu le conduit par étapes, pas à pas, puisqu’il y a eu tout d’abord une étape au torrent de Kérit où Elie est nourri par des corbeaux. Les corbeaux qui reflètent symboliquement en Elie ce qui est encore indifférencié, confus, mélangé. Ils révèlent des dimensions non unifiées et non pacifiées.
C’est un texte d’Appel à se mettre en chemin vers lui-même, vers son identité profonde, son être véritable. Elie est invité à se mettre en mouvement, à se lever d’une situation de sécheresse, une situation désertique de manque et de crise.
Elie va quitter progressivement ses certitudes, son zèle, ses propres idoles qui le possèdent, pour aller vers un inconnu aux sources de son être, pour se trouver lui-même.
Autrement dit c’est une recherche d’identité qui peut rejaillir à chaque étape, à chaque moment important de notre vie. C’est important de ne pas nous arrêter en route, de ne brûler aucune étape. C’est un Appel que Dieu renouvelle et répète dès le texte de la Genèse 3,9 : « Adam, où es-tu ? ».
Elie se lève et va à Sarepta : « Sarepta » c’est la fonte du métal, l’affinage et l’alliage : cette racine hébraïque illustre l’évolution d’Elie, « fondu » au creuset de l’épreuve pour être affiné, puis allié, lui le Juif à cette femme païenne de bonne volonté, et pour vivre pleinement l’Alliance avec son Dieu, comme son nom le signifie.
En faisant le voyage de Kérit à Sarepta, Elie a vu que la sécheresse touchait non seulement Israël, mais aussi le pays de Tyr et de Sidon, patrie de la reine Jézabel.
A l’entrée de la ville, Elie découvre la veuve en train de ramasser du bois. Et la rencontre survient. Elie a l’intuition que c’est celle dont Dieu lui a parlé. La veuve semble mystérieusement préparée à cette rencontre car, avant que Elie révèle son identité de prophète, elle dit : «Par le Seigneur vivant, ton Dieu ! » Or, comme païenne, elle ignore la religion du Seigneur vivant.
Elie exprime son besoin le plus fondamental : de l’eau. La femme obéit sans poser de question. Alors Elie enchaîne sans attendre : Une seconde demande, après l’eau, le pain.
Le contexte est dramatique. Elie est l’étranger qui doit mendier pour vivre. Il est dépendant d’une païenne, comme Jésus devant la Samaritaine.
La femme est veuve et mère d’un jeune enfant. La demande du pain la jettera dans la mort avec son enfant. Nous sommes au creux de la crise et de l’épreuve.
C’est alors que la P(p)arole va surgir comme une Annonciation et qu’elle va se décliner en trois appels.
Alors la vie va entrer en cette femme - à partir de sa rencontre avec Elie et de sa Parole qui vient toucher une situation de détresse.
Un appel à la confiance : « Ne crains rien. » Cette Parole a été dite par Dieu à Abraham(Gn 15,1). Ici la Parole n’est pas adressée à un patriarche, ni à un prophète, mais à une femme démunie de tout, dont on ne connaît même pas le nom.
Peut-être que la peur a gagné du terrain à mesure que la vie fournissait des coups et des blessures. Alors on peut éprouver un sentiment de solitude et de vide avec la hantise que ça s’aggrave. Jusqu’à la mort.
Or le texte se passe à l’entrée de la ville. Bien des textes de l’Evangile se déroulent aux portes des villes. Cela nous dit qu’il va se passer quelque chose d’important, qu’un impossible va devenir possible. Comme de retrouver une confiance, un espace intérieur ouvert pour entrer et sortir, libre de toute peur.
Elie est dans la confiance que Dieu va donner parce que la vie vient de Lui. La femme de Sarepta, elle, l’apprend progressivement. Elle est devant un seuil à franchir aux portes de la ville.
Sa réponse nous révèle son cœur, elle ne rejette pas Elie. Mais elle lui explique la gravité de sa situation : Elle en a terminé avec la vie. Mais en même temps, elle pressent que la rencontre avec Elie dépasse les bonnes raisons et qu’elle porte de l’Espérance.
Un appel à l’espérance. « Ainsi parle le Seigneur. » Elie annonce l’impossible, un miracle dans le quotidien. Dieu ne prolongera pas cet état de misère. Il peut transformer la vie au-delà de toute mesure, au-delà de nos vues quelquefois limitées, de nos propres considérations.
Les premiers chrétiens dépeignaient l’espérance comme une ancre. Une ancre face à la rive. Autrement dit : où sommes-nous ancrés? Sommes-nous ancrés à une rive qui fait face à l’océan, ou sommes-nous ancrés dans une lagune artificielle que nous avons réalisée nous-mêmes, avec nos mesures, nos règles, nos comportements, nos horaires, là où tout est confortable et sûr ? Où est ancré notre cœur, dans cette lagune artificielle, ou bien au large ?
Elie est cette grande figure biblique qui annonce la promesse d’une vie nouvelle, d’un renouveau dans les lieux mêmes où règne la mort. Pour cela il a dû faire un chemin jusqu’aux sources de son être.
Nous sommes parfois tentés dans certaines situations dramatiques de notre vie par le fatalisme. Le fatalisme nous fait vivre comme des victimes passives de circonstances extérieures qui échappent à notre contrôle.
Il est important d’identifier nos façons de penser, de parler ou d’agir avec fatalisme et, petit à petit, de les transformer en des mouvements de foi. Ce mouvement, ce basculement du fatalisme à la foi fera disparaître les tragiques qui nous habitent. Il est déjà un choix.
Nous pouvons dans la vie choisir ou subir : subir l’existence, dans une certaine passivité, une certaine habitude. C’est en choisissant que l’on devient vraiment ce que l’on est ; en subissant, on devient ce que la vie fait de nous. On peut être acteur ou spectateur de sa vie. Choisir dans le cas d’événements négatifs, douloureux et des multiples contraintes de la vie, cela ne veut pas dire accepter passivement le mal subi. Choisir c’est intégrer l’événement dans sa vie, le lire, le questionner, comme un matériau avec lequel nous allons pouvoir construire librement un à venir, pas à pas. Qui permet de « passer au milieu d’eux et d’aller son chemin. » Lc 4,30.
Charles Péguy disait que « l’Espérance ne va pas de soi. » Cela indique peut-être qu’espérer est de l’ordre d’un choix. La foi, la confiance sont données, l’espérance nous invite à une décision personnelle.
Espérer c’est parier sur l’avenir. L’espérance c’est vivre comme si ce qui n’était pas encore visible est déjà réalisé quelque part. Jésus portait sur les personnes, sur les foules ce regard d’un avenir possible, d’une humanité déjà pleinement réussie et accomplie. Là où le Christ passe en nous, à quelque endroit que cela soit, Il met debout, Il éveille à la vie.
Un appel à l’obéissance. « Elle alla et fit comme avait dit Elie ». En Hébreu, c’est le même mot pour obéir et écouter. Celui qui écoute Dieu lui obéit, celui qui obéit à Dieu, l’écoute.
Le mot obéir vient aussi du latin, ob-audire, qui signifie écouter très attentivement.
Adrienne Von Speyr médite avec justesse et profondeur sur l’acte d’obéissance de cette femme : « Dieu ôte toujours la mesure à celui qui obéit. Dès qu’un homme vit de sa grâce, les mesures, les poids et toute considération humaine sont abolis. La raison est assumée par l’amour. Mais l’amour obéissant doit être assez fort pour se rendre réellement maître de la raison ; celle-ci, dans la mesure où elle n’était qu’humaine, s’efface afin de faire place à une nouvelle raison, attribut ou fonction de l’amour. »
La femme de Sarepta entre dans cet amour obéissant. Elle aime jusqu’à tout donner. Au-delà de toute mesure. Elle donne tout ce qu’elle a, tout qui lui reste, un peu de farine et d’huile qu’elle prépare en galette. Le pain cuit sur la braise a d’ailleurs les mêmes lettres racines que le mot Sarepta. Le pain est le symbole de la nourriture essentielle. C’est le pain de chaque jour de la Parole qui agit. C’est le pain de la Parole de l’Appel de Celui qui envoie.
Ce n’est pas ce qu’elle a donné mais c’est le comment elle a donné qui est important.
Elle a donné son essentiel dans la confiance, dans l’espérance et dans l’obéissance aimante, en s’appuyant, en se fondant sur les trois appels qu’elle a entendus.
Il nous arrive de nous investir complètement, corps et âme dans le moindre de nos gestes, le plus timide des sourires, une prière hésitante, un accueil discret, une parole apaisante. Un presque rien qui peut nous paraître dérisoire.
Mais c’est une puissance de vie que le Christ nous confie, c’est la possibilité de se donner tout entier dans un seul geste, un geste parfaitement ajusté, pleinement accompli. Ce geste, cette parole, disent alors la disposition profonde d’un cœur aimant.
Le symbole de l’huile est un symbole très riche, de l’antiquité à nos jours : L’huile nourrit, éclaire, fortifie, parfume et pénètre les cœurs.
Autrement dit qu’elle est notre part, notre comment que symbolise le geste de cette femme à travers le don de la farine et de l’huile.
Lytta Basset : « Il semble bien que le sentiment de manque, les offrandes presque nulles, les fruits secs de la vie intérieure soient à accueillir et à valoriser comme nos premiers pas vers le pays de la plénitude – là où la présence de Dieu comble tous les manques, là où coulent le lait et le miel d’une vie toute de relation. »
L’ordinaire de la farine et de l’huile devient extraordinaire à cause de la Parole : « selon la parole que Dieu avait dite par le ministère d’Elie ».
Elie a demandé à la femme de Sarepta de lui apporter du pain de sa main. Nous pouvons nous demander : Qu’est-ce que nous avons dans la main ? Le Seigneur va plus loin pour ressaisir ce que nous avons dans la main et l’investir pour la vie dans un acte de foi.
Le miracle de la farine et de l’huile montre la valeur du geste humble, du don confiant et aimant de cette femme. Il est accueilli et valorisé comme un premier pas vers le pays de la plénitude. Ce pays où coulent le lait et le miel. Exode 3,17. Il fait écho à la générosité des dons de Dieu : « Y a-t-il rien de trop merveilleux pour le Seigneur. » en Gn 18,14. « Car rien n’est impossible à Dieu » en Luc 1,37. Promesse d’un fils pour Abraham et Sarah et l’Annonciation faite à Marie.
Et dans les récits de la multiplication des pains, Jésus donne bien plus que ce qui est nécessaire à partir de si peu : cinq pains et deux poissons.
Henri Nouwen : « Comme notre vie serait différente si seulement nous pouvions croire que chaque acte de foi, chaque geste d’amour, chaque parole de pardon, chaque parcelle de joie et de paix se multiplieront, et ce jusqu’à ce qu’il y ait des gens pour les recevoir… et que, aussi nombreux soient-ils, il y aura des restes ! »
Pour relier la Parole à ma vie :
Que vient me dire ce texte aujourd’hui, que fait-il bouger en moi, comment me rejoint-il, quel appel vient faire écho en moi. Poursuivre les résonances entre la Parole et mon existence
Faire mémoire de lieux ou moments de mon histoire où j’ai été secouru par de « drôles d’oiseaux », peut-être des gens dont je n’aurais jamais attendu une aide quelconque. Je peux faire mémoire de mon histoire qui a des lieux, des dates, des événements, des rencontres, des Paroles qui ont laissé leur empreinte en moi
« J’ai ordonné aux corbeaux – j’ai ordonné à une veuve – de te donner à manger. » Ce sont les besoins fondamentaux pour continuer le chemin vers une nouvelle étape et en soi-même. Quel lien avec ma vie, quels sont mes besoins fondamentaux vitaux, également spirituels et humains. Quelle attention aux ajustements créatifs de ma vie, de mon être, aux décisions quotidiennes. Quelles sont mes manières de me nourrir, tant psychologiques que spirituelles, de me ressourcer.
« le Dieu d’Israël devant qui je me tiens ». Elie se tient debout, dans la force de son nom. Alors Dieu lui parle : « Va d’ici et tu te tourneras pour toi vers l’Orient ». C’est un premier Appel clair, lumineux et précis qui indique, dès le début du récit, une direction, un sens. Est-ce que je peux me souvenir de ce premier pas, de ce commencement qui porte déjà en lui tout le sens de l’appel
« Ne crains rien » : Quels sont, dans ma vie, ces lieux de solitude, de désespérance, de tragique, ces lieux qui sont des seuils à franchir, à l’entrée de la ville, et qui peuvent se transformer en vie, libres de toute peur
« Ainsi parle le Seigneur. » Les premiers chrétiens dépeignaient l’espérance comme une ancre. Sommes-nous ancrés à une rive qui fait face à l’océan, ou sommes-nous ancrés dans une lagune artificielle que nous avons réalisée nous-mêmes, avec nos mesures, nos règles, nos comportements, nos horaires, là où tout est confortable et sûr. Me souvenir de choix qui ont fait croître l’espérance, une lumière nouvelle, un regard sur un avenir possible et déjà réalisé.
« Elle alla et fit comme avait dit Elie ». La femme de Sarepta a aimé jusqu’à tout donner. Quelle est ma part, le comment que symbolise le geste de cette femme à travers son don de la farine et de l’huile : un geste, un sourire, un accueil, une parole, un signe de paix et de joie. Une puissance de vie que le Christ nous confie.
Elie a demandé à la femme de Sarepta de lui apporter du pain de sa main. Qu’est-ce que nous avons dans la main. Le Seigneur va plus loin pour ressaisir ce que nous avons dans la main et l’investir pour la vie dans un acte de foi.